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« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils ont réussi. » (Mark TWAIN)

Je me nomme GNARGO Florence, je suis Inspectrice d’actions sanitaire en service au laboratoire de qualification biologique du service de la transfusion sanguine du Littoral.

Tout ce que je voulais, c’était d’aller à l’école !

« On ne peut l’accepter, les garçons qui ont plus de 10ans ici ne font rien, et comment peut-on accepter une fille qui n’a même pas encore 6ans? »
Quand la maîtresse adressa ces mots à mon père, il fit demi-tour. Je ne puis m’empêcher de pleurer. Je pleurais à la maison devant ma mère, et me rendais aussi à la gendarmerie pour pleurer devant mon père et ses collègues. Il finit par négocier avec le directeur de l’école qui n’était autre que notre voisin. Ce dernier accepta que je suive les cours du CI sans être inscrite. Et ce fut ainsi que je commençai l’école.

Tout ce que la maîtresse demandait aux élèves, je les demandais à mon tour à la maison, qu’il s’agisse d’ardoise de craie, de bâtonnets, de cahiers etc.

Impressionnée de jour en jour par mes interventions lors des cours, la maîtresse fit venir un après-midi, le directeur dans notre classe, car il s’avérait selon elle, que j’étais la plus intelligente de tous ses élèves. Le directeur nous fit passer des tests au terme desquels j’étais la seule à avoir bien répondu aux questions.

Le soir venu, il confia à mon père être d’accord pour que je sois officiellement inscrite. Et ce fut ainsi que je devins véritablement écolière.

Cette même année scolaire durant, mon père fut muté. Il fallait du coup m’inscrire dans une autre école. Mais hélas, la directrice de la nouvelle école choisie ne voulait pas m’accepter du fait de mon âge trop jeune selon elle. Elle me fit à nouveau passer un autre test d’abord avant de capituler finalement face à mes résultats.

En ce moment, j’avais déjà de légers problèmes auditifs.
J’ai évolué ainsi jusqu’en classe de terminale sans connaître d’échec même si mon mal s’aggravait de jour en jour.
Au fil du temps, j’ai abandonné les mathématiques. Ayant commencé par ne plus entendre la voix du professeur, j’ai complètement chuté en maths, à croire que j’avais une intelligence et une mémoire auditive (que je comprenais vite et mémorisais aisément tout ce que j’entendais).
Puisque je ne pouvais plus entendre, je devrais donc essayer avec la mémorisation, le « buching » comme on le dit couramment, lire plusieurs fois, peut-être à haute voix avant de pouvoir garder un peu. J’ai dû abandonner mes autres centre d’intérêts (la chorale, le volley-ball, la couture et le tricotage) pour pouvoir me concentrer sur les études.
Je passais mes weekends à suivre des séances de travaux dirigés (TD), ou travaux de groupes, je pouvais rester à l’école à midi au lieu rentrer, juste pour pouvoir m’exercer avec certains camarades quite à ne pas déjeuner.
Tout ces efforts ne furent pas vain. Moi qui n’avais même pas la moyenne de classe et qui me morfondais quand on se moquait de moi pour une mauvaise note, je réussis à décrocher le diplôme du baccalauréat.
Je pensais qu’une fois à l’université ce serait beaucoup facile, mais hélas.
Pour mes études supérieures, j’ai choisi la biologie, car c’était la matière que je comprenais mieux. Je voulais faire la médecine ou l’ABM à l’EPAC, mais aucune de mes tentatives d’inscription n’aboutissait. Je m’inscrivis finalement en CBG.
Avec le temps, je me suis faite des amis parmi les étudiants et nous formions de petits groupes de travail. En une journée, je pouvais donc étudier avec 3 groupes différents, à des heures différentes.
En licence, j’ai choisi la biochimie biologie moléculaire et application, car pour moi, à défaut de faire l’ABM, je pouvais faire la biochimie pour finir technicienne supérieure de laboratoire. Mais nos directeurs voulaient former des jeunes capables de prendre la relève dans la recherche en santé. Du coup, tout mon master était focalisé sur la recherche en santé.
Je n’aurai pas pu valider le master sans l’aide de mes collègues, avec qui j’étudiais en groupe. D’autres acceptaient se déplacer pour m’expliquer ce qu’ils ont compris du cours lorsque je les sollicitais en weekend ou jours fériés.
Mon travail actuel n’a rien à voir avec la recherche en santé. Mais ma formation en science me permet de faire la biochimie, la biologie moléculaire, la parasitologie et surtout l’immunologie dans les laboratoires où on m’affecte.

*ABM Analyses Biomédicales (de l’école polytechnique d’Abomey-Calavi).

*CBG: Chimie biologie géologie (c’est à la faculté des sciences et techniques de l’UAC.

J’ai découvert les ODD suite à une formation organisée par l’ONG Mama Afrika. J’avoue que la formation n’était pas du tout facile. Mais de cette formation est née mon amour pour les ODD et surtout pour les ODD 3, 4, 5 et 6. 

Nous avons avec mon équipe fait un tournage sur la genèse des ODD. Vous pouvez visualiser sur Youtube via ce lien: https://youtu.be/jW0MCNFK68A

J’interviens aujourd’hui aussi en tant que formatrice au niveau de l’Academy Of Future Leaders; une académie qui fait la promotion des objectifs de développement durable et du numérique. 

Ce que j’adore chez MA est le fait de me sentir en famille. Nous nous protégeons et nous nous aimons. Je me sens en sécurité et je sais que mes intérêts sont défendus. Nous nous amusons et nous travaillons aussi. 

 L’ONG Mama Afrika, à travers ces ambassadeurs, a participé à l’Atelier de partage de Connaissances de la JIFFS organisé par l’ONG Biodiversité le samedi 18 février 2023 à Sèmè Two Open Innovation Park. L’objectif de cet atelier était d’améliorer le rôle et l’intégration des femmes dans le domaine des Sciences, de la technologie, de l’Ingénierie et des Mathématiques (STEM) à travers l’organisation d’un atelier de partage des résultats de recherche menée par les femmes.

 J’ai eu l’honneur de présenter le résultat de mes recherches sur la thématique suivante : déclin de la parasitémie et des anticorps anti MSP1 spécifiques du plasmodium falciparum, 20 années après un phénomène holoendémique au Bénin. Il urge de retenir que la parasitémie avait baissé de même que le taux d’anticorps dirigés contre l’antigène MSP1 du plasmodium falciparum. Malgré cette baisse, la parasitémie demeure élevée dans la population d’étude et il faudrait un effort conjoint de la population et du gouvernement pour parvenir à éradiquer cette épidémie dans la zone d’étude.

Comment ne pas aimer cette famille? Nous prônons les valeurs altruistes et quelque soit la différence d’âge tout le monde y trouve son compte. Chaque activité pour nous est un moment de retrouvaille en famille. Comme le nom l’indique nous sommes chez MA!

 

« Qui veut faire quelque chose trouve un moyen,

Qui ne veut rien faire trouve une excuse. »

(Proverbe arabe)

Cet article a 3 commentaires

  1. Sage plume

    Joli article.
    Je suis sens mot
    Bel parcours et très instructif.
    La vie est plus qu’un rêve d’un soir, c’est une longue route du destin.

  2. Sage plume

    Joli article.
    Je suis sans mot
    Bel parcours et très instructif.
    La vie est plus qu’un rêve d’un soir, c’est une longue route du destin.

  3. Prisca

    Félicitations

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